Besançon - Campagne présidentielle« L’indigeste » visite de Marine Le Pen
L’accueil de la présidente du Front national à la chocolaterie bisontine Le Criollo a provoqué la colère de ses clients sur les réseaux sociaux. La gérante se défend de tout acte politique et dit avoir voulu faire preuve de tolérance
- Le 10/03/2017 à 05:01
- mis à jour à 09:46
Des témoignages comme ceux-là, d’autres plus tranchés et même des appels au boycott, la page Facebook de la chocolaterie Le Criollo en compile des dizaines, au lendemain de la visite de Marine Le Pen. La candidate du Front national à l’élection présidentielle était en effet l’invitée de l’entreprise bisontine à l’occasion de la journée du droit des femmes, mercredi. Une visite hors du regard de la presse régionale, qui n’avait pas été conviée.
En réponse aux réactions épidermiques de ses clients, la direction a publié, dès mercredi à 17 h, un communiqué dans lequel elle précisait : « Une candidate à l’élection présidentielle a sollicité une visite du Criollo […] Nous l’avons acceptée sans que cela ne constitue un soutien politique […] Fidèle à ses valeurs de tolérance et d’ouverture, notre entreprise a accueilli cette responsable politique au même titre qu’elle l’aurait fait pour tous les autres candidats. »
« En très bons termes »
Jointe hier au téléphone, la gérante, Chantal Maire, complète : « Je suis effarée par tous les commentaires méchants, haineux, agressifs que je peux lire. Pour moi, Marine Le Pen est une candidate comme les autres. L’accueillir, c’est faire preuve de tolérance. » Et de préciser, comme pour apporter du poids à sa bonne foi : « Ici, nous sommes tolérants, nous employons des Maghrébins, des homosexuels, des handicapés, j’ai de tout. »Chantal Maire le jure : « Je ne fais pas de politique ! » Mais elle avoue être restée « en très bons termes » avec Julien Acard, conseiller municipal et régional FN, ancien chargé de communication du Criollo en 2009 et 2010 ». « Le fait que j’ai travaillé là a facilité l’organisation de cet événement », confirme M. Acard, « mais Marine Le Pen visite des entreprises tous les jours partout en France. »
Les rapports semblent néanmoins cordiaux entre la PME et le parti d’extrême droite, Le Criollo ayant déjà reçu, en novembre dernier, une délégation de plusieurs cadres et militants FN. « Nous proposons ces visites commentées à tous ceux qui le souhaitent », précise la gérante. « Le député écologiste Alauzet est venu, et ça n’a choqué personne ! »
Reste qu’une vive polémique n’est jamais bonne pour les affaires : « Honnêtement, je m’attendais à ce que cette visite fasse réagir », confie Chantal Maire. « Mais pas à ce point ! S’il y a des répercussions, ma foi tant pis ! Et si nous perdons certains clients, nous en gagnerons d’autres. »
La chocolaterie, qui emploie 19 salariés à temps complet et jusqu’à 27 au moment des fêtes, réalise les trois-quarts de son chiffre d’affaires dans son magasin bisontin. Elle confectionne également les chocolats distribués à Pâques et à Noël dans les écoles de Besançon.
Marine Le Pen, elle, a prévu de revenir à Besançon courant avril.
En ce qui concerne l’article sur la visite à la chocolaterie bisontine Le Criollo de la présidente du Front National Marine Le Pen, je partage entièrement le point de vue de la gérante Chantal Maire. En effet, quand on régente un restaurant ou n’importe quel autre établissement dirigé au publique on est obligé à accepter les clients même si on n’est pas d’accord avec leurs idées politiques. La seule condition à mon avis sur le droit d’admission est le correct comportement envers les autres. Tout le monde est libre pour faire son choix, la seule règle : le respect. Quand à l’opinion des clients habituels qui se sont senti trahis, ils exercent aussi leurs droits à être mécontents, cependant les insultes ne sont pas nécessaires.
RépondreSupprimerHeureusement que de nos jours on est libre de pouvoir aller où on veut et s’il y a quelque chose qui nous dérange nous avons le choix d’aller ailleurs, alors où est le problème ?
C’est normal que la visite de Marine Le Pen à la chocolaterie Le Criollo aie causé ces réactions entre les clients habituels à cause de la politique d’extrême droite que défendre cette politicienne. À mon avis, la gérante Chantal Marie ne devrait pas avoir mélangé son entreprise avec des questions politiques. Ses idées et son soutien au parti d’extrême droite devrait être personnel, pas collectif. Un local de loisir, comme une chocolaterie, n’a rien à faire avec la campagne présidentielle. À ma place, j’aurais réagi comme beaucoup des clients de Le Criollo, je ne me sentirais pas à l’aise dans un local qui supporte des idées si loin de la démocratie, bien que son chocolat soit excellent.
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