3 févr. 2019

DÉBAT NIVEAU BASIQUE 2 Nº 11

Selon vous, est-ce que les gens de votre culture ont plutôt tendance à manger pour vivre ou est-ce qu’ils donnent beaucoup d’importance à savourer de bons petits plats dans des rencontres conviviales ?
Dans votre pays, dans votre culture, à quelle heure prenez-vous votre petit-déjeuner ? Combien de temps passez-vous à petit-déjeuner en semaine ? Prenez-vous votre petit-déjeuner chez vous, dans la rue, dans un café, sur votre lieu de travail ?
Dans votre pays, votre culture, combien de temps passez-vous à déjeuner ? Combien de temps passez-vous à préparer votre déjeuner ? Le repas de midi ou du soir est-il composé d’un plat unique ou y en a-t-il plusieurs ?
Sont-ils présentés en même temps ou successivement ? Dans quel ordre ?


En France, en Belgique, en Suisse, au Canada, l’alimentation est un art de vivre, et l’on apprécie la gastronomie. On aime prendre le repas ensemble et ce repas peut durer longtemps, quelques heures même lorsqu’il s’agit d’un repas de fête.
Le petit-déjeuner se prend entre 6 et 8 heures en semaine. Il est pris assez rapidement. En France, il se compose d’une boisson chaude (café, thé, chocolat) et de pain (baguette) ou viennoiserie (croissant, brioche). On trouvera aussi de la confiture, du miel, etc. En Belgique, il se compose généralement de café et de tranches de pain de mie tartinées de confiture ou de pâte chocolatée. On prend parfois du fromage comme du gouda, ou du jambon.

Pour le déjeuner, il est habituel en France et en Suisse de prendre un repas cuisiné, même si de plus en plus de personnes se nourrissent d'un casse-croûte. La pause-déjeuner, qui dure environ une heure, a lieu entre 12 heures et 14 heures. En Belgique, la durée minimale est de 30 minutes et il est fréquent que les employés apportent leur pique-nique sur leur lieu de travail : soit un repas préparé, soit des tartines de pain avec du fromage ou de la charcuterie.

Le repas du soir se prend entre 18 heures (Belgique, Canada) et 20 heures (France). En France, il se compose d’un plat et d’un dessert et éventuellement d'une entrée (potage ou crudités). Le plat sera présenté lorsque l’entrée est mangée, et le dessert, quand le plat est mangé.

DÉBAT NIVEAU AVANCÉ Nº 11

Glyphosate : comment s’en sortir » : stupeurs et tremblements

Un impitoyable reportage du magazine « Envoyé spécial » est consacré à l’herbicide de la firme Monsanto.
Par Stéphane Foucart Publié le 17 janvier 2019
La caméra est une sonde impitoyable. Dans un parc londonien, assis sur un banc face à un journaliste, un scientifique de grande renommée jure ses grands dieux que l’article qu’il a signé dans une revue savante, dédouanant le glyphosate des maux dont il est accusé, n’a pas été amendé par Monsanto. Le journaliste lui tend alors une liasse de documents. Le biologiste s’en saisit, se penche sur les feuillets où sont consignées toutes les interventions des cadres de la firme agrochimique sur son manuscrit : un masque de stupeur et de colère tombe sur le visage du chercheur.
Mis devant l’évidence, son regard change. Toute sa bonhomie s’en évapore ; le savant vocifère, demande qu’on coupe la caméra, menace le journaliste, se lève, s’en va. Cette scène frappante est l’une des plus fortes du reportage ­consacré aux procédures en cours aux Etats-Unis contre Monsanto, l’un des sujets de l’édition du 17 janvier du magazine « Envoyé spécial », tout entière consacrée au glyphosate – principe actif du Roundup, l’herbicide phare de la firme agrochimique.
Lauréat du prix Albert-Londres en 2017 pour un portrait-enquête sans concession de Vincent ­Bolloré, Tristan Waleckx revient notamment sur les « Monsanto Papers », cet ensemble de documents internes de la firme américaine que Le Monde a commencé à dévoiler au printemps 2017. Les manœuvres de la société, désormais propriété de l’européen Bayer, y sont confirmées, témoignages et images à l’appui – dont un entretien exclusif avec le jardinier atteint d’un cancer Dewayne « Lee » Johnson, qui a gagné (en première instance) son procès contre la firme, fin 2018. C’est précisément la production, devant le jury populaire, des « Monsanto ­Papers », qui a joué un rôle déterminant dans la condamnation du géant agrochimique.

Promesse difficile à tenir

« Envoyé spécial » explore également d’autres questions liées à l’usage du glyphosate. Au centre de deux reportages, l’un en France, l’autre au Sri Lanka (le premier pays à avoir tenté de supprimer son utilisation) : la difficulté des agriculteurs à se passer de ce produit miracle, bon marché et considéré comme l’herbicide le plus sûr disponible, au moins ­jusqu’à sa classification comme « cancérogène probable », en mars 2015, par le Centre international de recherche sur le cancer. Et, comme en écho à ce lien étroit entre l’agriculture intensive actuelle et la substance controversée, le magazine enquête également sur la valse-hésitation du pouvoir, en France, sur son interdiction promise.




Fin 2017, Emmanuel Macron promettait, dans un Tweet ambitieux, que le glyphosate serait interdit en France « dans trois ans au plus tard ». Cette affirmation présidentielle a déclenché une forte activité parlementaire, des députés de la majorité s’empressant d’appeler à l’inscription, dans la loi Egalim. Mais lorsque l’Elysée et le gouvernement eu­rent réalisé que la promesse serait difficile à tenir, il a fallu collectivement replier les gaules. Ne pas signer ses propres amendements, par exemple, ou déserter l’Hémicycle au bon moment… Véritablement hilarante, la chronique de ce rétropédalage collectif, narrée par les journalistes d’« Envoyé spécial », n’est, hélas, pas à l’honneur des députés de la majorité.

DÉBAT Nº 12 NIVEAU INTERMÉDIAIRE

Pesticides : les ventes en France cartographiées

L’association Générations futures a pu analyser une base de données des ventes de produits phytosanitaires
Par Martine Valo Publié le 20 novembre 2018 
Voilà un prix dont elles se seraient sans doute bien passées. Les chambres d’agriculture du Vaucluse, de La Réunion et de la Martinique ne vont pas tarder à recevoir un diplôme symbolique autant qu’ironique : le « Glyph’Award », qui distingue les départements français les plus portés sur le glyphosate. La Gironde et l’Aube se voient décerner chacune un accessit par l’association Générations futures pour leur propension à recourir à l’herbicide le plus vendu au monde.
Tous les cinq enregistrent des records de plus d’un kilogramme de glyphosate par hectare vendu chaque année, alors que la moyenne nationale est de 326 grammes. Grandes cultures, viticulture, arboriculture en sont friandes. Les régions d’élevage du Massif central se situent en bas du classement.
« C’est tellement difficile d’alerter sur l’omniprésence des pesticides… On a essayé beaucoup de modes de communication, alors cette fois on tente l’humour », explique François Veillerette, directeur de l’association à l’origine de cette initiative.