6 déc. 2010

Doggy bag: cap ou pas cap?

Oserez-vous emporter les restes de votre assiette ? C’est un peu le problème du doggy bag, comprenez : « sac à toutou ». Il  faut de l’audace.

A l’origine, les premiers adeptes, aux Etats-Unis, utilisent ce prétexte pour récupérer mets et desserts non-consommés au restaurant. Nourrir le chien,c’était donc l’occasion idéale pour ne pas perdre une miette de son repas… payé. Car, il faut bien le dire, demander à emporter les restes de son assiette, tout le monde n’assume pas. Enfin, à l’époque. Car la pratique est aujourd’hui solidement ancrée dans les pays anglo-saxons. Apparue dans les années 50, elle est courante dès les années 70 à Chicago.
Mais au début, le doggy bag est loin de faire l’unanimité. A tel point que certains restaurateurs sont scandalisés. Notamment dans les établissements étoilés. Inconcevable pour eux d’emporter noix de Saint-Jacques ou foie gras poêlé. Encore moins si c’est pour réchauffer le tout au micro-ondes. Sacrilège !
Sauf que peu à peu la pratique s’installe jusqu’à entrer dans les mœurs. Les restaurateurs n’hésitent plus d’ailleurs à proposer aux clients d’emporter leur assiette. Une situation qui fait rêver Cyril Montana, romancier et entrepreneur. Il se présente comme un fervent défenseur du doggy bag. « En France, le fait d’emmener la nourriture chez soi véhicule une idée de pingrerie», déplore-t-il.
Le doggy bag lui tient tellement à cœur qu’il a ouvert un groupe sur Facebook et espère en « faire le début d’un mouvement national et populaire ! » Mais le doggy bag est loin d’être acquis dans l’Hexagone. « Cela ne se fait pas de repartir d’un grand restaurant avec un sac plastique entre les mains. Et puis les restaurants ne sont pas équipés pour cela. »
Un constat que confirme Nabila Dupré, à la tête du Hop, un restaurant gastronomique ouvert à Villejuif (Val-de-Marne) en août dernier. «C’est une pratique que je souhaite développer mais je ne suis pas encore équipée pour», explique t-elle. Au-delà de la volonté, le doggy bag a un coût. Car les emballages ne sont pas gratuits. « Il faut compter entre 1 euro et 1,50 euro l’emballage», selon elle. Avec 35 couverts par jour et 21 jours ouvrés par mois, la facture risque de grimper pour qui veut lancer la mode du doggy bag.
Pas très grave pour la jeune restauratrice. « D’ici octobre-novembre, je lance la vente à emporter et avec les emballages ! », lance t-elle, enthousiaste. « J’ai une clientèle haut de gamme, type médecin, avocat et je dois leur permettre de manger sur le pouce. » Face à ce type de public, pas de gêne donc avec le doggy bag ? « Absolument», assure la jeune femme. A partir du moment où l’on a payé son repas, je trouve normal de l’emporter. D’autant que mine de rien, le doggy bag ou plutôt le doggy wine existe aussi. « Dans les grands restaurants, on propose aux clients de récupérer la bouteille de vin ou de champagne entamée, relève Nabila Dupré. Surtout quand la bouteille coûte 100 euros… »
Autre argument pointé par la jeune femme, le gâchis alimentaire : « J’ai horreur de jeter la nourriture ». D’où l’idée pour elle de développer le concept. Quand on sait que les déchets de la restauration commerciale et collective représentent 10% des déchets ménagers en France (1), le doggy bag apparaît comme une piste à explorer. Restaurateurs, et si vous lanciez une tendance ? Et écolo, en plus…

Nadia Moulaï
(1) La gestion des déchets de la restauration en France : état des lieux, 2000, ADEME Editions, réf. 3418, 200 F (soit 30,30 euros).

Extrait de €cotidien Le blog qui vous dit tout sur la consommation avec Leclerc

9 commentaires:

  1. J'ai vu quelque fois des personnes qui se sont emportées des os ou des viandes pour des chiens. Avant je croyais qu'avec ces restes les cuisiniers ne faisaient rien mais une amie a commencé à travailler dans un hôtel et elle m'a raconté qu'avec les restes de viande elle devait faire lendemain des cannelloni ou des croquettes. Alors je pense que c'est beaucoup mieux que les personnes s'emportent ce qu'elles ont en réalité payé.

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  2. Je crois que c'est une tendance très recommandable et je pense que dans l'avenir elle arrivera en Espagne, puisqu'on va en arrière par rapport aux moeurs des pays anglo-saxons, plus développés et à mon avis plus sensibles avec l'écologie et les droits des animaux.
    Je connaissait déjà l'habitude de s'emporter les bouteilles de vin et je pense que c'est logique de le faire quand on paye autant d'argent pour une boisson que peut-être on ne la finit pas pendant le repas.
    Il y a aussi le fait de gaspiller autant de nourriture tandis qu'une grande partie de la population mondiale souffre de la faim. C'est scandaleux mais par contre cette nouvelle mode peut servir pour faire prendre un peu plus de conscience de la situation et il peut même arriver à changer quelques mentalités envers une meilleure utilisation des ressources.

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  3. Ici à Palma je connaissait aussi l'habitude de s'emporter les bouteilles de vin et dans un restaurant argentin de mon quartier les restes du repas sont mécaniquement mises dans une boîte,les clients espagnols restaient étonnés.
    Pourquoi pas ne s'emporter les restes d'un repas que nous payons? Et comme Cosette a dit il ne faut pas gaspiller autant de nourriture. dit

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  4. Comme toujours, nos voisins du nord, ont inventé le fil a couper le beurre en été. Si vous allez a Casa Juanito, Colonia Sant Jordi, vous pourrez manger une des meilleures selections de paellas de Mallorque et la maison vous ofrira un bel embalage transparent pour emporter les restes; puisque leur plat pour 2 personnes, est pensé pour trois ou quatre.

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  5. Je crois que c´est une bonne initiative et elle est de plus en plus répandue dans notre pays. Beaucoup de restaurants sont déjà préparés pour mettre la nourriture à emporter,c´est écolo comme dit l´article pour ne pas gaspiller la nourriture. Si tu as payé pour un repas ,tu devrais pouvoir l´emporter sans être critiqué pour cela.

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  6. Je n'avais pas fait aucun commentaire parce qu'il me semble tout à fait correcte cette pratique.
    Moi aussi, comme la jeune retauratrice Nabila Dupré,j'ai horreur de jeter la nourriture.
    Le slogan du écolo:réduire, reutiliser, recycler.
    Pourquoi pas avec la nourriture?
    Une seule critique: pourquoi "doggy bag" ou "doggy wine"? C'est un euphémisme, je sais.On pourrait le nommer mieux et plus clair; par exemple "nourriture recyclable","humain bag", "tupper food",etc

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  7. Je suis enchantée avec cette idée, mais jusqu'à présent je n'ai pas eu le courage de demander si je peux m'emporter les restes de ce que je n'ai pas mangé au resto. Et quand j'y pense je me fâche avec moi-même, car il s'agit de nourriture que j'ai déjà payée, qui serait parfaite pour le repas du lendemain et car dans le resto elle finira dans la poubelle.
    J'espère que cette pratique deviendra de plus en plus fréquent jusqu'à ce que je ne me gêne pas si je veux mon "doggy bag".

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  8. Je ne savais pas que les restaurants utilisent les restes des assiettes pour préparer les plats du lendemain. Très écologique ! Prendre les restes du repas est une question d'habitude. Dans quelques années, on les prendra et personne se scandalisera pas. On a le droit de les manger réchauffées si le restaurant peut les lui donner.
    Je pense que le seul problème est chercher ou choisir une boîte ou une sorte d'emballage économique pour les restaurateurs et qui soit écologique.

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  9. Je suis d'accord avec tous mes camarades. On est habitué à critiquer les traditions qui viennent des États-Unis, mais, il faut reconnaître que dans ce cas, ce pays est plus avancé que le notre. Une fois qu'on paye la nourriture dans un restaurant, est à nous, et si on ne la finit pas, est également à nous et il faudrait avoir tout le droit pour l'emporter chez nous.

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