19 sept. 2012

Les expériences scientifiques sur les animaux


Un maïs OGM de Monsanto soupçonné de toxicité

Le Monde.fr 

Tumeurs mammaires chez les femelles, troubles hépatiques et rénaux chez les mâles, espérance de vie réduite sur les animaux des deux sexes... L'étude conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini (université de Caen) et à paraître dans la prochaine édition de la revue Food and Chemical Toxicology fait grand bruit : elle est la première à suggérer des effets délétères, sur le rat, de la consommation d'un maïs génétiquement modifié – dit NK603, commercialisé par la firme Monsanto – associé ou non au Round-Up, l'herbicide auquel il est rendu tolérant.

Les auteurs ont mis en place un protocole expérimental particulièrement ambitieux. Ils ont testé – sur un total de plus de 200 rats, et pendant deux ans – les effets d'un régime alimentaire composé de trois doses différentes du maïs transgénique (11 %, 22 % et 33 %), cultivé ou non avec son herbicide-compagnon.
Trois groupes ont également été testés avec des doses croissantes du produit phytosanitaire seul, non associé à l'OGM. Au total, donc, ce sont neuf groupes de 20 rats (3 groupes avec OGM, 3 groupes avec OGM et Roundup, 3 groupes avec Roundup) qui ont été comparés à un groupe témoin, nourri avec la variété de maïs non transgénique la plus proche de l'OGM testé, sans traitement à l'herbicide.

MORTALITÉ ACCRUE
Sur l'ensemble des groupes traités, les différences les plus significatives avec le groupe témoin apparaissent au bout d'environ un an. Chez les mâles, les congestions et les nécroses du foie sont 2,5 fois à 5,5 fois plus fréquentes. Ces derniers souffrent également 1,3 fois à 2,3 fois plus d'atteintes rénales sévères. Les tumeurs mammaires ont été également plus fréquemment observées dans tous les groupes traités, mais pas toujours de manière statistiquement significative.
Quant à la mortalité, elle a également été accrue dans l'ensemble des groupes traités. Dans le groupe témoin, la durée de vie des mâles a été en moyenne de 624 jours et de 701 jours pour les femelles. "Une fois la période moyenne de survie écoulée, toute mort a été largement considérée comme due au vieillissement, écrivent les auteurs. Avant cette période, 30 % des mâles et 20 % des femelles du groupe témoin sont morts spontanément, alors que jusqu'à 50 % des mâles et 70 % des femelles sont morts [prématurément] dans des groupes nourris avec l'OGM."
Les auteurs de ces travaux notent que la majorité des effets détectés ne sont pas proportionnels aux doses d'OGM ou d'herbicide auxquelles ont été exposés les animaux. Cette absence de proportionnalité entre la dose et la réponse biologique – une petite dose peut produire des effets plus importants que des doses plus fortes –, est désormais bien documentée dans le cas des substances qui perturbent le système hormonal.
Selon les auteurs, le Round-Up pourrait donc se comporter comme un perturbateur endocrinien. Cependant, cela n'explique pas les effets mesurés sur les animaux nourris à l'OGM seul. Pour les auteurs, la construction génétique de l'OGM entraîne la modification d'une enzyme (dite ESPS synthase) impliquée dans la synthèse d'acides aminés aromatiques ayant un effet de protection contre la cancérogénèse. Le fait que la production de ces acides aminés soit réduite pourrait expliquer, selon les auteurs, les pathologies plus fréquemment observées chez les rats exposés à l'OGM seul.


- D'après vous : Les expériences scientifiques ont-elles une justification morale ?

12 commentaires:

  1. Anonyme13/10/12

    Les expériences scientifiques liées a des OGM n'ont pas de justification morale, sinon économique. En effet, par l'intermédiaire des OGM on vise de rendre les semences des céréales et légumes plus productives et résistants aux insectes. Ainsi on peut mettre de grandes extensions de terrain en production massive, tout en épargnant des coûts.
    Que les scientifiques essaien sur des rats ne représente aucune nouveauté: on l'a fait depuis toujours. Ce que je trouve critiquable dans ce cas-là c'est que l'on fasse non pour tester un nouveau traitament contre une maladie, sinon dans le seul but de tirer plus de bénefice industriel.

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    1. Cher Abbé, je pense que tu n'as pas trop bien compris l'article, ni le but de la question proposée.
      D'abord l'article: les scientifiques dont on parle ont fait des recherches précisément pour prévenir des futures maladies associées à la consommation du maïs OGM, et ne pas pour en tirer plus de bénéfice (en fait, je t'assure que ces chercheurs ne travaillent pas pour Monsanto).
      Ensuite, la question proposée: au-delà de la polémique avec les OGM, on nous demande notre avis sur la moralité d'utiliser des animaux dans des expériences scientifiques en général. Ta réponse, donc, n’atteint pas la cible.

      En ce qui concerne la question, à mon avis, l'utilisation d'animaux, même dans des expériences scientifiques, n'ont pas un justification morale. Mais personne n'a dit que l'être humain doit se comporter avec une moralité exquise. Mois, je serais satisfait si l'humanité aurait une moralité moyennement acceptable, chose qui n'a jamais été le cas dans son existence. Donc, les scientifiques peuvent continuer à faire avancer la science avec leurs animaux dans la mesure où il y a d'autres choses bien plus immorales au monde.

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  2. Celle-ci est une question plutôt difficile à répondre...Quand je vois cette photo d'une pauvre rat avec des tumeurs mammaires, je me sens mal à l'aise. Surtout quand on pense à la raison de sa maladie: notre ambition, avoir toujours envie de plus de bénéfices économiques.... Il faudrait se demander quel est le besoin d'une entreprise comme Monsanto, qui essaie de dépasser les limites de la nature sans respect de l'environnement et même de la santé des travailleurs ou des consommateurs. Je crois qu'il vaudrait mieux consacrer le temps, l'énergie et l'argent à enquêter sur formes alternatives de nourrir la population mondiale sans altérer dramatiquement les écosystèmes.
    Je sais que grâce aux animaux de laboratoire ont été faites des progressions importantes, lesquelles nous permettent d'avoir une vie plus longue, mais, en réalité, ça ne me plaît pas et je pense qu'il faut stopper ces pratiques cruelles.

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  3. Pour moi il y a une question essentielle. Est-il nécessaire essayer tous ces travaux scientifiques avec des animaux? Est-ce que l'homme, com être humain, a le droit de jouer avec la vie des autres spécimens avec qui partage un environnement qui nous a été donné égalment à tous? Et surtout, quand ces recherches ont comme unique bout l'enrichissement d'une grande marque commerciale, d'un grand emporium?
    Avec tous les avances technologiques que nous avons aujourd'hui, je crois, personnellement, qu'il y a des autres moyens pour tester tous ces essaies et à la fin arriver au mème résultat.

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  4. Lorsque les scientifiques découvrent une nouvelle drogue, par exemple, qui pourrait guérir une maladie qu'il y a quelques années menait les personnes qui y tombaient malades à la mort, ont besoin légalement de faire de essais sur des animaux pour, plus tard, pouvoir le tester sur les humains. Je pense que la plupart de nous sommes vaccinés, et nous voulons que nos enfants le soient aussi, pour éviter qu'on soit tous malades. En plus, lorsqu'ils tombent malades, on va chez le médecin qui leur donne des médicaments pour en guérir. Tous ces vaccins et médicaments ont tous été testés sur des animaux.
    Mon opinion est que quand on donne une réponse à cette question il faut bien penser avant et répondre premièrement à la question: est-ce qu'on veux vivre au XXI siècle où retourner au Moyen Âge?
    La science avance et on doit la profiter.

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  5. C’est une question longuement débattue. Essayons de ne pas vouloir dire le dernier mot. Certainement la science ne va pas toujours par le chemin (souvent de fer…) de la morale. Les expérimentations sont souvent des grands projets dont les hommes qui sont impliqués ne sont pas les responsables.
    Ces grands projets, dès qu’ils pourront, les hommes de l’avant-garde scientifique, ils vont les faire. C’est ainsi que la science avance. Si on peut, si l’on a les moyens techniques, si le budget est approprié, on va les réaliser. C’est à l’ensemble de la société d’évaluer. C’est aux scientifiques de se risquer : leur chemin est parfois plein d’erreurs, mais aussi de réussites.
    PMC1

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  6. En ajoutant quelques données, ce matin, sur le NO, on peut lire la suite du cas. Très interessant. Tant que la suffrance des animaux soit évité ce monde ira mieux.
    Je vous donne le lien.
    http://planete.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/10/22/ogm-l-abces-est-creve.html
    merci, bonne journée.
    PMC1

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  7. Pour commencer, je dois dire que je suis proche aux idées de Julie Delpy, mais la réponse n'est pas facile et elle est très compliquée.
    Si les expériences scientifiques sur les animaux servent à produire des nouveaux médicaments et donnent la possibilité de vacciner tout un peuple ou de guérir les maladies chroniques, il y a une justification morale. On doit penser que certains animaux naissent dans les laboratoires pour ce but.
    Ce qui est nécessaire est de faire une réglementation et un protocole de biosécurité pour ne pas nous tromper, pour employer ces expérimentations d'une manière positive et les METTRE À BONNE FIN, parce que la quantité de possibilités en ce qui concerne ces techniques sont illimitées.

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  8. Comme la plupart de mes collègues disent, le sujet n'est pas nouveau, surtout en France.
    A mon avis notre société a un dilemme évident car la science a besoin d'expérimenter avec des animaux pour pouvoir améliorer les effets que les médicaments aurant plus tard sur l'être humain. Évidemment ce n'est pas question de faire souffrir les animaux gratuitement mais il faut penser que si on veut vivre chaque fois plus, la science nécessite développer des produits pour guérir les maladies actuelles. A ce point là, je me demande, ce n'est pas mieux d'expérimenter avec des animaux que avec des personnes?
    On vois chaque jour la souffrance des animaux sans aucun but, par exemple aux corridas de toros. Pour ça je crois qu'on a beaucoup a faire avant de mettre en question la justification morale des expérimentations sur animaux.

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  9. Je suis tout à fait d'accord avec ChansPM2. Les essais avec des animaux sont indispensables pour le progrès de la médecine moderne. Aujourd'hui nous discutons sur leur moralité mais, en même temps, nous sommes pour la recherche des techniques de guérison du cancer. L'un ne peux pas exister sans l'autre. De plus, les rats, les animaux les plus utilisés pour les essais, ont un très élevé taux de reproduction, c'est pourtant une espèce qui ne risque pas de disparaître. Il s'agit du sacrifice des uns pour le bonheur des autres.

    D'autre part, dans le système économique actuel, où ce qui importe est vendre beaucoup et gagner le plus d'argent possible, l'utilisation des résultat des recherches sont parfois critiquables car, souvent, ils ne servent pas à l'amélioration du niveau de vie de la population mondiale mais à l'enrichissement d'une petit partie de la société.

    Pour résumer, je suis pour les essais avec des animaux si c'est pour un progrès d'intérêt globale mais contre la souffrance de n'importe quel être vivant pour le bénéfice des entreprises dont le seul intérêt est grandir et gagner de l'argent sans scrupules.

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  10. Anonyme16/11/12

    Toujours la polémique sur ce sujet… Il existent des laboratoires contrôlés par leur propre Comité de Bioéthique, responsable de que les animaux soient hébergés en conditions excellentes et de respecter scrupuleusement la suivant considération:
    Quand on réalise quiconque expérimentation avec des animaux on ne doit pas exister une méthode alternative et aussi il doit compenser beaucoup les possibles maux produits aux animaux.
    Dans ce joli panorama où sont ces comités dans les entreprises qui pratiquent la vivisection, qui laissent aveugles à des miliers de lapins pour tester les cosmétiques, qui créent des véritables monstres au nom de la SCIENCE.

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  11. À mon avis, l’espionnage dénoncé doit être inscrit dans l’exercice de pouvoir pour l´état prédominant dans le monde, lequel, dans ce cas, ce sont les Etats Unis. Certes, les puissances emploient leurs outils disponibles pour assurer leur hiérarchie dans le concert international. Cette question n’est pas nouvelle, cela a succédé depuis les temps lointains de l’historie. Mais, de nos jours, les moyens de contrôle sont plus sophistiqués et comme les Américains possèdent les technologies les plus avancées, ils peuvent surveiller efficacement les institutions et les habitants de la planète.
    En plus, puisque la surveillance aussi affecte aux aspects économiques et industriels nous ne devons pas oublier que cette politique d´intromission illégitime est une conséquence de la décision de protéger les intérêts des oligarques hégémoniques, lesquelles deviennent plus fortes avec l´information obtenue et cela provoque que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres avec le résultat de l’augmentation de l’écart entre les classes sociales
    En ce qui concerne la question morale de cette activité, bien sûr qu’on peut dire, comme il le fait le journaliste, que c’est une conduite hypocrite. Les dirigeants nord-américains, proclament souvent qu'ils sont les garants des droits de l'homme et avec cette prétention ils sont arrivés à initier même des conflits de guerre; mais par derrière ils ne respectent pas l'intimité de ses alliés supposés.
    Il y a probablement plus d’activités d’espionnage, effectuées para d’autres pays ou para certains groupes et les plus faibles, citadins ou organismes, sont les victimes de cette pénible vigilance.

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